Paul Armance

Ce site est destiné à présenter mes activités créatrices, peintures et dessins et quelques modelages. Il se compose de 11 pages regroupant mes créations, classées par grandes catégories:

Figuratif Il s’agit de vastes étendues naturelles (champs, littoral, montagne, en général sans présence humaine), de maisons burinées comme le visage d’un vieil homme, de trous noirs que sont les fenêtres obscures, des portes fermées. Il s’agit aussi d’animaux. Amoureux de la Nature sous toutes ses formes, avec un attrait tout particulier pour les reptiles, notamment les serpents dont les courbes douces et harmonieuses du corps m’émerveille ! Cela remonte à ma première rencontre, à l’âge de 15 ans, avec un superbe serpent indigo de 2,50m. Enfin des plumes d’oiseaux et des “still lives” (mot tellement plus approprié que le sinistre “natures mortes”).

Portraits: Ils occupent une place essentielle dans ma peinture. Il s’agit à mon avis de la plus haute inspiration picturale. Autant j’exècre les portraits posés, convenus, mondains et mortellement ennuyeux, autant m’ont toujours profondément bouleversés ces regards “tournés vers l’intérieur”, ces orbites si profondes que le regard de l’autre peine à y deviner une infime trace de vie: Un tableau iconique sur ce thème: le phénoménal “mariage de la Vierge”, du Gréco. (1613).

Abstraction. Ce mode d’expression est extraordinaire. Il permet de laisser libre cours à son imagination, de lâcher. sa main pour qu’elle vagabonde sur le papier. Puis la couleur s’insinue instinctivement dans ces courbes sauvages et sensuelles qui nous ensorcellent. La destination finale est rarement définie au décollage. Mais du chaos initial émerge le plus souvent une structure de plus en plus élaborée, favorisée par la musique. Contrairement à une idée répandue, il n’est pas toujours aisé de “se lancer” sur une feuille blanche. Les tentatives infructueuses existent, Mais quelle jouissance de l’esprit quand il parvient à se libérer de ses jougs !

Black and white: Malgré mon amour illimité pour la couleur (“cette couleur qui nous affole” disait P Bonnard), j’ai aussi grand plaisir à travailler sur les contrastes purs noir/blanc au feutre. Cette page contient aussi des dessins à la mine de plomb. Ils sont relativement peu nombreux dans mes créations, car je ne résiste pas, bien souvent, à la tentation de la couleur ! Mais quand le dessin est abouti….il en reste là !

Gratitude: Cette page est un hommage aux artistes visionnaires qui ont illuminé, embrasé ma vie en jetant tous les trois une torche enflammée sur le torchon imbibé d’essence qui se cachait en moi à l’adolescence. Vincent van Gogh d’abord, un de mes premiers coup de foudre en classe primaire (avant l’apothéose absolue de juin 1973…). Francis Bacon ensuite, avec ses courbes hallucinantes, ses contorsions reptiliennes d’une sensualité extrême qui me font vaciller à en perdre la raison. Domenikos Theotokopoulos enfin. Géant de la peinture baroque, artiste phénoménal, unique, d’une indépendance inouïe, d’un style visionnaire et transcendant, reconnaissable entre tous. J’imagine parfois les œuvres de ces trois extra-terrestres réunies en un même lieu. La proximité de ces toiles incandescentes, rayonnant comme un nuage de neutrinos, d’une beauté extrême, serait d’une intensité quasiment insoutenable. Quand la résonnance parfaite peut tout détruire.

Trous noirs Cette page est dédiée à ce phénomène qui n’a jamais cessé de me hanter, l’image d’’un gouffre sans fond dans lequel plonge et se noie le regard en apnée. Il fouille désespérément cette obscurité insondable, puis remonte à la surface à la limite de l’asphyxie. Entrées de cave désaffectées, soupiraux énigmatiques, orbites obscures d’un visage décharné, d’un crâne de primate, …que de puissants stimuli pour féconder l’esprit créatif !

Through closed eyelids est une brève tentative de peinture à la bombe, illustrant ces impressions colorées que nous percevons au travers de nos paupières fermées lorsque nous lézardons au soleil

Mains en liberté: J’ai souvent hésité à mettre ce thème dans les portraits, tant la main reflète la psychologie, exprime les sentiments, révèle la nature profonde de celui qui la possède. Main tendue, main qui reçoit, main lumineuse, poing de solidarité, de conviction, main qui montre le chemin, main de prédicateur, main crucifiée…. La main qui se dessine !

La main étrangère. Cette page a été inspirée par la rencontre avec un patient victime du terrible syndrome de la main étrangère. Phénomène heureusement rarissime, souvent secondaire à une lésion du corps calleux. Il s’agit d’un trouble du comportement concernant généralement la main gauche qui défait systématiquement ce que vient d’accomplir la main droite. Très déstabilisant et pour le patient et pour son entourage, ce symptôme peut conduire au suicide. Une question dramatique vient naturellement à l’esprit: “qui donc commande cette main” ?. Ce phénomène, que j’ai illustré par une main gauche s’infiltrant avec autorité dans les sillons corticaux d’un cerveau humain pour en triturer les structures cérébrales profondes, m’a fait évoquer d’autres contextes. Si l’on imagine que main et cerveau appartiennent au même individu, il peut certes s’agir du syndrome de la main étrangère, mais peut aussi illustrer symboliquement l’introspection, l’exploration de son tréfonds. En revanche, si main et cerveau n’appartiennent pas à la même personne, il peut s’agir du travail louable du chercheur en neurosciences, mais aussi de la terrible emprise totalitaire et destructrice du dictateur ou du pervers narcissique qui manipule, asservi et prends le contrôle de sa victime.

“Please, don’t put your wires in my brain”: cette phrase, issue de la chanson “If” de Pink Floyd (1970), illustre l’état mental de celui qui est fragilisé et craint de perdre la raison.

Early years: retrace mes débuts en peinture, à l’âge de 15ans. C’était en l’an 1973. Je venais de découvrir les vertiges psychédéliques des tableaux de Vincent van Gogh à Auvers sur Oise. Ce fut l’année de sortie de “Dark Side of the Moon”. Ce fut en juin de cette année que j’eu le privilège exceptionnel de vivre mon nième et ultime coup de foudre, ces quelques secondes de transcendance qui allaient transformer ma vie pour toujours,

Ces thèmes n’ont rien de chronologique. En 50 ans de peinture, je suis toujours passé de l’un à l’autre sans jamais en privilégier un seul. Après une série de tableaux abstraits, j’éprouve souvent un besoin de paix et d’espace, un désir de nature, de rivage. Puis survient l’impérieuse nécessité de peindre quelque chose de fort, de pimenté (Scoville >10 !), quelque chose qui me prend aux trippes, un trou noir par exemple !. Puis ce sera une main mystique. Je ne peux pas concevoir de ne peindre que de l’abstrait, que du figuratif.. je serai rapidement gagné par l’ennui.

La peinture m’a offert la chance de vivre des moments privilégiés pendant lesquels mes pensées et mes gestes étaient guidés non par des mots, mais par des visions, formes et couleurs. Mon activité créatrice, de quelque nature que ce soit, est quasiment toujours accompagnée de musique. Depuis mes débuts en 1973 (gouaches abstraites en écoutant “Dark side of the moon”), la musique m’a continuellement accompagné et inspiré. Cette immersion musicale est pratiquement indispensable pour m’extraire de monde environnant et faire émerger des strates enfouies.

Musiques planantes, parfois minimalistes ou répétitives, musiques électroniques psychédéliques et hypnotiques (Klaus Schultze, Manuel Göttsching, Hammock, Brian Eno, Jesse Gallagher etc…) et, depuis mon adolescence jusqu’à ce jour, l’indémodable groupe Pink Floyd. Certains chefs d’œuvres classiques ont aussi leur place. Beethoven et son sublime largo du concerto n°5 pour piano, sa sentimentale symphonie pastorale, son unique concerto pour violon aux intonations étonnamment humaines; et aussi Chopin, Wagner, bien sûr Wolfgang Amadeus Mozart). Le parallèle et la complémentarité entre harmonies picturales et musicales m’ont toujours subjugués. Mais je ne rejette pas pour autant l’écrit. L’apothéose est pour moi atteinte lorsque poésie, musique et couleur, s’unissent dans une grande harmonie commune.

Au delà de la jouissance que procure la pensée non verbale, la peinture m’a aussi permis de découvrir l’ivresse des états “hors du temps et du monde”. A 3h du matin, lorsque les noctambules ont fini par se coucher et que les ”early birds” ne sont pas encore debout, rien ne permet de mesurer le temps qui passe. La peinture alors se déroule comme dans un rêve éveillé. Ce n’est que le lendemain (c’est-à-dire quelques heurs plus tard !) que l’on découvre objectivement ce que l’on rapporte de ce voyage, pour le meilleur et pour le pire !

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Le nom “PAUL ARMANCE” fait référence au roman de Stendhal “Armance” écrivain pour lequel j’ai une profonde admiration.

Toutes les peintures sont faites avec de l’acrylique, sur des feuilles 100x70cm, de fort grammage (325g/m²), extra blanc et parfaitement lisse, livrées par Antalis, Paris. Le relativement grand format donne une certaine “présence” et j’aime avoir de l’espace. Je déteste les papiers à grains….!